Interdits de stade (relaxés ?!) à Montpellier

Montpellier : Interdits de stade, ils gagnent le droit d'y retourner - 08/05/2010

Source : Midi Libre

ULTRAS : Saisi de 36 recours, le tribunal administratif a annulé la décision du préfet dans 24 cas

Voilà une décision qui pourrait donner une saveur supplémentaire au dernier match de la saison, ce soir. Et creuser un peu plus le fossé qui sépare les autorités publiques, des groupes de supporters ultras du foot français. Hier après-midi, le tribunal administratif de Montpellier a décidé de suspendre 24 arrêtés administratifs interdisant l'accès aux stades à des supporters du Montpellier-Hérault.
L'avocat niçois Thibault Pozzo di Borgo avait déposé au total 36 recours contre ces décisions prises à la mi-mars. Saisi dans le cadre du référé – de l'urgence -, le juge a donc également confirmé douze interdictions de stade pour les ultras présentant des antécédents violents, notamment à Nîmes, il y a deux ans. « Le juge a estimé qu'il y avait un doute sérieux sur ces cas », précise
M e Pozzo di Borgo, déjà défenseur de supporters niçois et par ailleurs très satisfait du sens des autres décisions. « Le tribunal a repris notre argumentation : le seul fait de se retrouver dans un train n'est pas de nature à troubler l'ordre public. » Les interdictions de stade (IDS) étaient tombées après le contrôle des supporters pailladins à leur arrivée en gare de Saint-Étienne, le 20 février. Selon les rapports de la police, plusieurs armes, des battes de base-ball et des pointes de fer avait été retrouvées avec le groupe mais aucune procédure judiciaire n'avait ensuite été déclenchée contre leurs possesseurs éventuels. Les 91 supporters montpelliérains présents allaient en revanche tous être déclarés interdits de stade.
Depuis la mi-mars, ces membres d'Armata Ultras et de Butte Paillade 91 avaient ainsi l'obligation de se rendre au commissariat lors du déroulement des matches, attestant ainsi de leur absence du stade. « On a raté sept matches. Dans la tête, c'était difficile, ça joue sur le moral. En dix ans, j'avais dû rater deux matches », admet Fabrice, "le Gigeannais", l'un des « relaxés » de la journée, qui sera, « évidemment », ce soir à La Mosson. « Mais, personnellement, je suis un peu déçu pour mes collègues, que des copains restent sur le carreau. Les autorités ont seulement voulu faire du chiffre en multipliant les IDS. » Une bonne partie des autres supporters visés par l'interdiction n'avaient, pour leur part, pas estimé utile ou nécessaire d'avoir recours à la justice alors qu'il reste seulement deux matches de championnat à jouer, dont le dernier, contre le Paris-Saint-Germain, dans le cadre ultra sécuritaire qui accompagne désormais les rencontres au Parc-des-Princes.