Serbie

Etoile Rouge de Belgrade - OFK Belgrade - Coupe de Serbie - 14/04/2010

Source: www.mondo.rs + L'Equipe

Sept blessés dans un train à Belgrade

Sept personnes ont été blessées dans un train de la banlieue de Belgrade, jeudi par des hooligans qui portaient des masques. Les Chemins de fer serbes l'ont annoncé dans un communiqué. Un supporter serbe avait auparavant été blessé par balles lors d'une échauffourée.

«Cinq hooligans masqués s'en sont pris aux passagers à l'aide de barres et de chaînes, tandis que l'un des agresseurs pointait une arme sur le conducteur», a précisé le communiqué.

Une hospitalisation a été nécessaire pour cinq passagers et deux employés des chemins de fer, qui ont été frappés à la tête et aux jambes. Leur condition est «stable», a indiqué la même source.

Cette agression est survenue au lendemain du match opposant mercredi soir l'Etoile Rouge de Belgrade à l'OFK de Belgrade. La rencontre comptait pour la Coupe de Serbie. Un supporter de l'Etoile Rouge a été blessé par balles lors de la deuxième mi-temps au cours d'une bagarre avec des supporters de l'équipe adverse.

Matches à huis clos pour l'Etoile Rouge
L'Etoile Rouge de Belgrade devra jouer ses cinq prochaines rencontres à domicile sans spectateurs. La Fédération serbe de football (FSS) l'a annoncé lundi. En marge de la demi-finale de la Coupe de Serbie, face à l'OFK Belgrade (1-0), jeudi dernier, un supporter de l'Etoile Rouge de 21 ans avait été tué d'une balle dans l'abdomen. «L'interdiction se rapporte aux matches à domicile de l'Etoile Rouge en ce qui concerne le championnat et la Coupe nationale. La circonstance atténuante est que le kop du club a condamné la violence», a indiqué la FSS.

Le secrétaire général du club, Andrija Kleut, a déclaré que l'interdiction était «trop sévère» et que le club allait faire appel. «La mesure prise n'aidera pas à résoudre les problèmes que nous avons avec les hooligans», a déclaré Kleut après avoir appris le verdict. «Nous savions que nous serions punis, mais la FSS devrait savoir que l'Etoile Rouge a fait le maximum pour éviter l'incident», a-t-il conclu.

A six journées de la fin, le Crvena Zvezda est leader du championnat avec deux points d'avance sur le Partizan Belgrade.

Serbie : le procès des assassins de Brice Taton s’est ouvert aujourd’hui à Belgrade - 21/04/2010

Source : Courrier des Balkans

Il y avait foule ce mercredi matin au palais de justice de Belgrade où s’est tenue, en public, la première séance du procès des assassins présumés du français Brice Taton, sauvagement agressé le 17 septembre dernier par une trentaine de hooligans issus de plusieurs groupes de supporters du Partizan Belgrade. Le procès se déroulera en deux temps jusqu’au verdict, prévu à la fin du mois de mai. Les quinze co-accusés, dont treize comparaissaient, risquent entre 30 et 40 ans de prison pour « meurtre aggravé ».

Le procès des assassins de Brice Taton s’est ouvert ce mercredi 21 avril à Belgrade. Dans une salle comble, treize des quinze co-accusés du meurtre du supporteur français, ont comparu devant la Cour, et devront répondre de l’accusation de « meurtre aggravé ». Arrivés détendus et souriants, les prévenus ont été soutenus par des dizaines de jeunes présents dans la salle, venus « soutenir un ami » pour l’un, « soutenir un frère » pour l’autre.

La première partie du procès consistera pendant quelques jours à la lecture de l’acte d’accusation, puis à la présentation des personnalités des accusés, tandis que les débats sur les faits et les responsabilités se tiendront à partir du 25 mai.

Selon l’acte d’accusation lu ce mercredi devant le tribunal par la procureure, Gordana Janicijević, l’agression contre Brice Taton était préméditée et les assaillants avaient l’intention délibérée de s’en prendre ce jour-là à des supporters français dans Belgrade et de les attaquer.

D’après Maître Guy Debuisson, l’avocat français des parents de Brice Taton, la préméditation de l’attaque ne fait aucun doute : « les appels téléphoniques croisés entre une vingtaine de personnes montrent qu’ils ont été alertés de la présence de Français dans un café du centre- ville, explique l’avocat. Ces jeunes se sont retrouvés dans un jardin public où il y a eu une distribution de masques et d’armes diverses. Puis ils se sont séparés en petits groupes pour converger vers le pub, pour vraisemblablement casser du Français ».

Alors que les accusés défendront la thèse d’une bagarre qui a mal tourné, l’accusation mettra en avant la brutalité inouïe dont a été victime Brice Taton, notamment en ayant été jeté d’une hauteur de 10 mètres dans le vide, un acte potentiellement mortel que les accusés ne pouvaient ignorer.

Dans la salle, les jeunes sympathisants des accusés restent sceptiques. « Personne n’en aurait parlé s’il avait été serbe, lance l’un d’eux. C’est un procès politique, on va les condamner pour faire plaisir à la France », poursuit-il. A côté de lui, une jeune fille parle d’un mauvais concours de circonstances et alimente une rumeur encore très présente en Serbie selon laquelle Brice Taton était le leader d’un groupe de supporter Ultras (les Indians) dont la culture et les méthodes violentes étaient similaires à celles des Grobari et des Irreducibili du Partizan Belgrade, accréditant ainsi la thèse d’une bagarre entre personnes « consententes » qui se serait mal terminée. Certains avancent même avec certitude que Taton avait déjà eu des ennuis avec la police dans différents pays d’Europe pour des violences liées au football.

Aussi farfelues soient-elles, ces rumeurs sur Brice Taton arrivent à point nommé pour déresponsabiliser ses assassins et salir la mémoire d’un jeune homme qui était juste venu assister à un match de football.

Alors qu’un supporter de l’Etoile Rouge de Belgrade a été touché par balle par un autre supporter de Zvezda en plein match la semaine dernière, il faut espérer que ce procès marquera un tournant dans le traitement policier et judiciaire du problème des hooligans en Serbie, jusqu’ici marqué par des lenteurs extrêmes et de très nombreux dysfonctionnements dont bénéficient les hooligans.

Mort du supporteur toulousain: deuxième journée du procès, déclarations des prévenus - 22/04/2010

Source : AFP

Le procès des meurtriers présumés du supporteur français Brice Taton, frappé à mort en septembre à Belgrade, est entré jeudi dans sa deuxième journée qui devait être consacrée à la poursuite des déclarations des prévenus, accusés de "meurtre aggravé" dans cette affaire.

Ivan Grkovic, un étudiant en droit de 27 ans qui avait clamé son innocence mercredi, a répondu pendant une bonne partie de la matinée à de nombreuses questions de la Haute Cour de Belgrade sur ce qui s'est passé le 17 septembre dernier.

Ce jour-là, Brice Taton, un supporteur de l'équipe de football de Toulouse, âgé de 28 ans, était venu dans la capitale serbe soutenir son équipe face au Partizan Belgrade.

Le drame s'est produit quelques heures avant une rencontre comptant pour l'Europa League.

Selon l'acte d'accusation lu mercredi, des supporteurs serbes du Partizan de Belgrade, masqués et cagoulés, ont attaqué délibérément, à coups de torches fumigènes et de battes, des supporteurs de Toulouse attablés à un café du centre ville.

Grièvement blessé à la tête et au thorax, Brice Taton est mort le 29 septembre dans un hôpital de Belgrade après une agonie de douze jours.

Ivan Grkovic a déclaré avoir vu Brice Taton tomber du haut d'un escalier proche, assurant qu'il avait perdu son équilibre et qu'"il n'y avait personne autour de lui".

Un deuxième inculpé, Ljubomir Markovic, avait clamé également son innocence mercredi.

Quatorze supporteurs du club du Partizan Belgrade sont inculpés de "meurtre aggravé" dans cette affaire et risquent une peine de 30 à 40 ans d'emprisonnement.

Un quinzième inculpé est accusé d'avoir aidé les agresseurs. Il risque une peine d'emprisonnement bien moindre.

Le principal accusé, Djordje Prelic, est en cavale et jugé par contumace dans cette affaire, avec un autre prévenu également en fuite, Dejan Puzigaca.

Selon la police serbe, Djordje Prelic se cache quelque part dans les Balkans et Dejan Puzigaca est probablement au Kosovo.

L'avocat français de la famille Taton, Me Guy Debuisson, avait déclaré redouter en début de semaine devant l'AFP que Prelic et Puzigaca, les deux fugitifs, soient jugés en même temps que les autres inculpés car "cela risque de fausser le dossier", les inculpés présents au procès pouvant être tentés de tout mettre sur le compte des absents.

Quelques supporteurs serbes et des membres des familles des inculpés assistaient à la séance jeudi matin.

La première audience du procès doit se dérouler jusqu'à la fin de la semaine prochaine, avec les déclarations des prévenus, ainsi que les auditions de témoins et d'experts.

Le procès doit reprendre en mai. Les parents de Brice Taton ont annoncé leur intention de venir à Belgrade le mois prochain.

L'agression et l'agonie de Brice Taton avaient suscité une émotion considérable en France, mais aussi en Serbie, et la presse serbe consacrait jeudi une part importante à l'ouverture du procès.

Plusieurs personnalités serbes, dont le président Boris Tadic, avaient dénoncé les violences des supporteurs en Serbie à l'occasion de ce drame, violences qui défraient régulièrement la chronique.

Boris Tadic avait même désigné les violences des supporteurs comme l'une des principales "menaces à la sécurité nationale".

La ministre serbe de la Jeunesse et des Sports, Snezana Markovic-Samardzic, avait reconnu récemment que les stades serbes attiraient de moins en moins de spectateurs, en raison de la "peur" qui règne désormais dans les gradins.

"Les supporteurs sont devenus maintenant les plus importants acteurs dans le football. Ce ne sont plus les joueurs eux-mêmes qui sont intéressants pour le public, mais c'est ce que font les supporteurs dans les tribunes", selon le sociologue serbe Ivan Colovic.