Brice Taton

Le procès des meurtriers présumés de Brice Taton reprend jeudi - 14/06/2010

Source : 20Minutes.fr

Appelés à la barre, la famille et les amis de Brice Taton vont, pour la première fois, affronter les « inculpés ». Le deuxième acte du procès des meurtriers présumés de Brice Taton s'ouvre jeudi à Belgrade (Serbie). En avril, lors de la première partie du procès, aucun des treize accusés présents n'avait admis sa participation directe à l'attaque barbare du 16 septembre 2009, qui a coûté la vie au Toulousain de 28 ans.

« Besoin de voir leurs visages »

Cette fois, ils devront faire face à des témoins à charge. Car, vendredi, quatre supporters toulousains rescapés de l'agression prendront la parole. Philippe Maury est « prêt à rendre justice » à son ami, prêt aussi à surmonter le traumatisme. Celui qui est également le président de l'association Brice Taton était au même endroit que la victime au moment du drame. Les agresseurs lui ont ouvert le crâne à coups de barres de fer et brûlé le dos avec une torche fumigène. « J'ai besoin de voir leurs visages, de comprendre pourquoi ils ont fait ça, pour me reconstruire et pour continuer à vivre », explique-t-il aujourd'hui. Philippe Maury s'est « pris en main » et n'a pas honte d'avouer qu'il a suivi une thérapie. Car, dit-il, « c'est le genre de chose qui, si on ne l'évacue pas, peut vous exploser à la figure n'importe quand ». Mais il ne retrouvera l'apaisement total que « quand un exemple sera fait, et qu'un verdict sévère sera prononcé ».
Cette deuxième partie du procès doit se terminer le 23 juin par les plaidoiries des avocats. Après les témoignages, les juges serbes écouteront les experts médicaux. Il n'est pas impossible non plus que le tribunal décide d'organiser une reconstitution.

Belgrade : "La mort de Brice : un crime impardonnable" - 18/06/2010

Source : LaDépêche.fr

Pour la première fois, hier, au tribunal de Belgrade, les parents de Brice Taton ont enfin pu mettre un visage sur les supporters accusés du meurtre de leur fils, mortellement agressé le 17 septembre dernier en Serbie.

En sueur et les mains tremblantes, Suzanne Taton, s'avance à la barre du tribunal. Derrière elle, douze des quatorze accusés du meurtre de son fils Brice, 28 ans, frappé à mort le 17 septembre à Belgrade avant le match de football opposant le TFC au club du Partizan, détournent le regard. Hier, les parents de Brice ont mis pour la première fois un visage sur ces supporters jugés depuis le mois d'avril, dans la capitale serbe, pour l'agression sauvage qui a coûté la vie à leur fils. Assis sur leur banc, les mains libérées des menottes et surveillés par treize policiers serbes dans la salle d'audience comble où la chaleur est étouffante, les accusés ont l'air de gamins perdus. Ils sont étudiants, plus suiveurs que leaders et écoutent presque par politesse le récit d'une mère anéantie. « Lorsque je suis arrivée à l'hôpital de Belgrade, deux jours après l'agression de mon fils, il m'a fallu du temps avant de reconnaître son visage horriblement tuméfié. Je voyais un corps meurtri, sans signe de vie. Cela a duré dix jours. Je n'ai jamais pu lui parler. On était venu pour le ramener à Toulouse en vie. Je n'ai jamais pu le revoir bouger. Il ne méritait pas ça. Brice aimait la vie.
La défense hurle au procès monté de toutes pièces

Aujourd'hui, cela fait neuf mois qu'il est mort. » Un silence étouffant, comme un cri de rage sourd ponctue le témoignage de la mère de Brice devant le tribunal supérieur, l'équivalent de notre cour d'assises. Dans une chaleur suffocante, Alain Taton, costume sombre, enchaîne : « L'ambassade nous a pris en charge très vite et nous avons eu ensuite un rendez-vous avec une délégation du gouvernement serbe. » La défense hurle, car pour elle ce procès est monté de toutes pièces en véritable « affaire d'état. » « Le gouvernement serbe sort de ses prérogatives en entrant en contact avec la famille Taton en lui rendant compte des éléments du procès, des condamnations à venir et des peines encourues. Les juges serbes doivent rester indépendants », martèle, pour la défense, Jugoslav Tintor. Autre polémique, le témoignage attendu aujourd'hui de cinq supporters du TFC, présents le jour de l'agression le 17 septembre à Belgrade. Parmi eux, deux témoins n'avaient pas été entendus par la police. La défense dit ne pas être informée de leur arrivée. Sortis de la manche de la partie civile, ces deux garçons auraient vu « un homme bizarre, le crâne rasé », traîner aux abords du bar où se trouvaient Brice et ses copains, le 17 septembre vers 17 h 30. Soit, cinq minutes avant l'attaque de hooligans serbes. Des témoignages qui pourraient éclairer avec précision le rôle des 14 accusés. Reste que pour Alain Taton qui a demandé officiellement « réparations » à la justice serbe, « cette agression est un crime impardonnable ».

Meurtre de Brice Taton : la piste du règlement de comptes - 23/06/2010

Source : ladepeche.fr

Un noyau de supporteurs toulousains, déjà connus pour des bagarres en France, était attablé à la terrasse du bar avant d'être attaqué par les hooligans serbes. Brice Taton, battu à mort le 17 septembre 2009, ne les fréquentait pas.

Brice Taton, ce supporteur du TFC battu à mort par des hooligans serbes le 17 septembre 2009 au centre de Belgrade, a-t-il fait les frais, sans le savoir, d'un noyau de pseudos supporteurs toulousains déjà connus pour des bagarres en France ? Des supporteurs « repérés », selon les déclarations d'un des quatorze accusés serbes jugés pour le meurtre de Brice Taton. « Un copain a rencontré, à Belgrade, un groupe de Toulousains le 17 septembre pour savoir s'ils étaient supporteurs du TFC », a déclaré dernièrement, Stepa Petrovic, l'un des accusés, qui a reconnu avoir dépouillé Philippe Maury, un copain de Brice en lui volant sa sacoche. Venu assister au match, TFC-Partizan de Belgrade, un groupe des Indians s'était attablé à la terrasse d'un bar. Une présence qui ne serait pas passée inaperçue par les supporteurs serbes et notamment par le groupe des Grobaris (croque-morts), des ultras recensés parmi les plus violents. Lorsque Brice Taton et ses amis rejoignent les Indians à l'Irish Pub, « on a vu traîner autour du bar un gars bizarre qui téléphonait », a raconté l'un de ses copains appelé vendredi à la barre. Quelques minutes après, les Toulousains sont attaqués à coups de fumigènes par des supporteurs serbes en furie déboulant de tous les côtés. Parmi les victimes, un noyau de jeunes toulousains, des « indépendants » gravitant autour des Indians. S'ils ne portent en rien la responsabilité d'une telle attaque préméditée, leur présence troublante avait déjà été remarquée sur des précédentes bagarres entre Toulousains et Nantais, en février 2006, ou plus récemment à Rennes, (après les événements de Belgrade) toujours contre des supporteurs de Nantes ou contre Marseille. Parmi eux, un ancien responsable des Indians qui se défend pourtant de toute participation à des « fights ». Brice Taton ne les fréquentait pas. « Des gens à double facette qui n'ont peut-être pas mesuré, en venant en Serbie, ce à quoi ils pouvaient s'exposer… », rapporte une source proche du dossier. Dans ce noyau, tous jurent n'avoir « jamais provoqué les Serbes. » À Belgrade, des accusés disent connaître le groupe des Indians Tolosa. « Ils savaient que certains s'étaient déjà battus », ajoute un avocat à Belgrade. Pour le TFC, la chasse à ce type de supporteurs est une priorité avec pour mot d'ordre : « Tolérance zéro envers les fauteurs de troubles. »

Reprise du procès en septembre

La seconde session du procès des 14 Serbes accusés du meurtre de Brice Taton, frappé à mort le 17 septembre 2009 à Belgrade, s'est achevée hier avec l'audition de trois témoins serbes, deux barmans et un marchand de journaux. Des déclarations qui n'ont rien apporté sur les circonstances du passage à tabac de Brice Taton. Le mystère demeure sur l'auteur des coups, comme le craignait l'avocat de la famille Taton, Me Debuisson, qui s'attend à une procédure très longue. Les prochaines audiences se dérouleront les 2, 3, 5 et 6 septembre devant la Haute Cour de Belgrade. Au programme : un témoin serbe protégé qui n'a pas pu déposer avant et deux autres témoins toulousains. Les parents de Brice Taton doivent quitter Belgrade ce jeudi.